Théâtre

Fanny

Fanny, second volet de la trilogie marseillaise de Marcel Pagnol.
Fanny, second volet de la trilogie marseillaise de Marcel Pagnol.

Pièce en trois actes et quatre tableaux.
Théâtre de Paris (5 décembre 1931).

Edition Originale

Paris, Fasquelle, 1932.

Principaux interprètes à la création

Harry Baur – César
Berval – Marius
Fernand Charpin – Panisse
Orane Demazis – Fanny
Margueritte Chabert – Honorine
Paul Dullac – Escartefigue
Robert Vattier – Monsieur Brun
Maupi – Le chauffeur
Milly Mathis – Claudine

Résumé

II y a deux mois que Marius est parti, il n’a donné aucune nouvelle. Dans l’atmosphère lourde et pesante du Bar de la Marine, César est taciturne. Lorsque Fanny annonce qu’elle attend un enfant de Marius, Honorine, sa mère, est anéantie. Panisse, qui l’avait demandée en mariage, est aux anges : il accepte la jeune mère et son enfant.
Le bébé est né. Un soir, quelque temps après le mariage, Marius réapparaît. Il est guéri de son désir d’évasion et veut reprendre son bien : Fanny et le bébé. Mais Panisse s’y oppose et Marius, après avoir entendu les arguments de Fanny, s’incline devant le spectacle de l’amour familial qui entoure le berceau. Il regagne son bateau.

CÉSAR
Où en étais-je ? Continuons, attention :
« Quand tu vas commencer à mesurer le fond de la mer, fais bien attention de ne pas trop te pencher, et de ne pas tomber par dessus bord et là où ça sera trop profond, laisse un peu mesurer les autres. »
Je le connais, moi, M. Marius ; quand il avait quatre ans, un jour que je l’avais mené à la pêche sur la barquette de Panisse, il se penche pour regarder sa ligne et pouf un homme à la mer !
C’est vrai qu’à ce moment-là, il avait la tête plus lourde que le derrière, et que depuis ça s’est arrangé. Relis-moi la dernière phrase.

FANNY
« Laisse un peu mesurer les autres. »

CÉSAR
Souligne les autres. Bien épais. Bon.
« Et si quelqu’un… à bord avait la peste, ne lui parle que de loin et ne le fréquente plus, même si c’était ton meilleur ami. L’amitié est une chose admirable, mais la peste, c’est la fin du monde. Ici, tout va bien et je me porte bien, sauf une colère terrible qui m’a pris quand tu es parti, et qui n’est pas encore arrêtée. La petite Fanny ne va pas bien. Elle mange pour ainsi dire plus rien et elle est toute pâlotte. » (Fanny s’est arrêtée d’écrire.)
« Tout le monde le remarque et dans tout le quartier les gens répètent toute la journée : « La petite s’en ira de la caisse, et César partira du ciboulot. « Aussi, Honorine me fait des regards sanglants, et chaque fois qu’elle me regarde, je me demande si elle ne va pas me tirer des coups de revolver, et j’en ai le frisson de la mort. »
Pourquoi tu n’écris pas ?

FANNY
Écoutez, César, ça, je ne crois pas que ce soit nécessaire de le mettre parce que ça va lui faire de la peine.

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