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Livre « Je te souhaite beaucoup d’ennemis comme moi »

La relation entre Marcel Pagnol et son père est complexe, parfois en demi-teinte. Si Joseph…

Correspondances intimes et littéraires : Jean Giono, Georges Simenon, Albert Cohen...
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Présentation

La relation entre Marcel Pagnol et son père est complexe, parfois en demi-teinte. Si Joseph fut le héros incontesté de son enfance, Marcel ne parvient pas à lui pardonner son remariage deux ans après le décès de sa mère, Augustine. Lorsque celle-ci disparaît, il est âgé de quinze ans et se soustrait alors peu à peu à l’influence de Joseph, jusqu’à quitter l’appartement familial en 1913. Son mode de vie et ses aspirations se détachent alors radicalement des principes martelés au temps de sa jeunesse et, peu à peu, les copains, l’esprit de fête et la vie de bohème prennent le pas sur la morale enseignée par le hussard noir de la république. Lorsque Marcel épouse à vingt et un ans Simonne Colin, plus jeune encore que lui, les deux hommes s’opposent davantage – l’histoire montrera toutefois que les réserves de Joseph sur cette union étaient parfaitement fondées.

Pour autant, en dépit de tout ce qui les sépare, Marcel et Joseph n’ont jamais coupé les ponts. La correspondance qu’ils ont entretenue durant des années montre que le fils continuait à se confier à son père et qu’il prenait régulièrement des nouvelles de ses frères et sœur, ou du clan resté à Marseille. Ces lettres montrent aussi que Joseph doutait de la parole de son fils, qu’il prenait pour un jeune homme oisif et dispendieux. La réalité était tout autre : Marcel travaillait avec acharnement à ses pièces et vivait de très peu, sinon de la certitude de sa gloire prochaine. Joseph ne prit que très tardivement conscience de l’ampleur de la réussite de son fils. Pour cela, il aura fallu qu’il accepte et comprenne ce monde artistique parisien qu’il avait tenu en si basse estime.

Une anecdote est assez révélatrice de cette incompréhension. En 1926, l’Éducation nationale accorda un congé sans solde d’un an à Marcel pour lui permettre de se consacrer entièrement à l’écriture de Jazz, sa nouvelle pièce. Ulcéré, Joseph ne comprend pas cette « démission » qui représente à ses yeux l’abandon d’une situation parfaitement honorable, en plus d’être stable et rémunératrice. En décembre de la même année, il assiste à une représentation de Jazz, en compagnie de Marcel, qui fait salle comble. La pièce est dans sa deuxième semaine, c’est un succès éclatant. En sortant, Joseph prend Marcel par les épaules et lui dit, droit dans les yeux : « Bon, c’est bien beau tout cela, et je suis très content que ta pièce plaise autant, mais dis-moi Marcel, de quoi vis-tu exactement ? »

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