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Livre « Jean de Florette »

Les Bastides Blanches, c’était une paroisse de cent cinquante habitants, perchée sur la proue de…

Jean de Florette (1962), premier volume clé L'Eau des collines, marque, trente, ans après Pirouettes, le retour de Pagnol au roman.
Jean de Florette (1962), premier volume clé L'Eau des collines, marque, trente, ans après Pirouettes, le retour de Pagnol au roman.

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Présentation

Les Bastides Blanches, c’était une paroisse de cent cinquante habitants, perchée sur la proue de l’un des derniers contreforts du massif de l’Étoile, à deux lieues d’Aubagne… Une route de terre y conduisait par une montée si abrupte que de loin elle paraissait verticale : mais du côté des collines, il n’en sortait qu’un chemin muletier, d’où partaient quelques sentiers qui menaient au ciel.

Une cinquantaine de bâtisses mitoyennes, dont la blancheur n’était restée que dans leur nom, bordaient cinq ou six rues sans trottoir ni bitume ; rues étroites à cause du soleil, tortueuses à cause du mistral.

Il y avait pourtant une assez longue esplanade qui dominait la vallée du couchant ; elle était soutenue par un rempart de pierres taillées qui avait bien dix mètres de hauteur et qui finissait en parapet sous une rangée de très vieux platanes : on appelait ce lieu le Boulevard, et les vieux venaient s’y asseoir à l’ombre pour la conversation.

Au milieu du Boulevard, un très large escalier d’une dizaine de marches montait à la Placette entourée de façades autour d’une fontaine qui portait une conque de pierre accrochée à sa taille, et qui était la mère de l’agglomération. En effet, cinquante ans plus tôt, un « estivant » de Marseille (car il en venait deux ou trois au moment de la chasse) avait légué à la commune un petit sac de pièces d’or, qui avait permis d’amener jusqu’à la Placette l’eau scintillante de la seule source importante du pays… C’est alors que les petites fermes dispersées dans les vallons ou sur les coteaux des collines avaient été peu à peu abandonnées, les familles s’étaient groupées autour de la fontaine, le hameau était devenu un village.

Toute la journée, on voyait sous le jet d’eau des cruches ou des jarres, et des commères qui, tout en surveillant leur musique montante, échangeaient les nouvelles du jour.

Autour de la place, quelques boutiques : le bar-tabac, l’épicier, le boulanger, le boucher, puis, grand ouvert, l’atelier du menuisier, à côté de la forge du maréchal-ferrant, et, au fond, l’église : elle était vieille, mais non pas ancienne, et son clocher n’était guère plus haut que les maisons.

Une petite rue quittait la Placette, à gauche, pour aboutir à une autre esplanade ombragée qui s’étendait devant la plus grande bâtisse du village.

Cette bâtisse, c’était la mairie, qui était aussi le siège du Cercle républicain, dont l’activité politique principale était l’organisation de jeux de loto, et de concours de boules dont les tournois dominicaux se déroulaient sous les platanes des deux esplanades.

Les Bastidiens étaient plutôt grands, maigres et musclés. Nés à vingt kilomètres du Vieux-Port de Marseille, ils ne ressemblaient ni aux Marseillais, ni même aux Provençaux de la grande banlieue.

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