Boutique Marcel Pagnol

Pièce de théâtre « Topaze » en livre

Une salle de classe à la pension Muche. Les murs sont tapissés de cartes de…

Topaze, créé en 1928, est le premier succès théâtral de Pagnol.
Topaze, créé en 1928, est le premier succès théâtral de Pagnol.

Acheter ce produit

Films, bandes dessinées, livres, livres audio, artisanat, tous les produits Marcel pagnol sont disponibles à l'achat en ligne. Pour acheter ce produit, cliquez sur le bouton suivant :

Acheter en ligne

Présentation

Une salle de classe à la pension Muche. Les murs sont tapissés de cartes de géographie, de tableaux des poids et mesures, d’images anti­alcooliques (foie d’un homme sain, foie alcoolique).

Au-dessus des tableaux, une frise de papier crème, sur laquelle se détachent en grosses lettres diverses inscriptions morales : « Pauvreté n’est pas vice. » « Il vaut mieux SOUFFRIR le mal que de le FAIRE. » « L’oisiveté est la MÈRE de TOUS LES VICES. » « Bonne renommée vaut MIEUX que ceinture dorée. » Au centre, au-dessus de la chaire : « L’ARGENT NE FAIT PAS LE BONHEUR. » Au plafond, deux réflecteurs de tôle émaillée auréolent des ampoules électriques.

Au fond, entre une porte-fenêtre et une armoire, la chaire, sur une petite estrade d’un pied de haut. À travers les vitres de la porte-fenêtre, on voit passer de temps en temps des enfants qui jouent, ou la silhouette minable de M. Le Ribouchon, qui surveille la récréation.

L’armoire est vitrée, et l’on voit à l’intérieur, sur des étagères, une sorte de bric-à-brac. Des pavés ornés d’étiquettes, un perroquet empaillé, divers bocaux contenant des cadavres d’animaux ou d’insectes. Au-dessus de l’armoire, un globe terrestre en carton, un boisseau, un putois empaillé.

Devant la chaire, deux rangées de bancs d’écoliers, séparées par une allée. Enfin, à droite, au tout premier plan, une petite armoire. À terre, à côté de l’armoire, un tas de livres en loques.

Acte 1, scène 1

Quand le rideau se lève, M. Topaze fait faire une dictée à un élève. M. Topaze a trente ans environ. Longue barbe noire qui se termine en pointe sur le premier bouton du gilet. Col droit, très haut, en celluloïd, cravate misérable, redingote usée, souliers à boutons.

L’élève est un petit garçon de douze ans. Il tourne le dos au public. On voit ses oreilles décollées, son cou d’oiseau mal nourri. Topaze dicte et, de temps à autre, il se penche sur l’épaule du petit garçon pour lire ce qu’il écrit.

Topaze (il dicte en se promenant) — « Des moutons… Des moutons… étaient en sûreté… dans un parc ; dans un parc. (Il se penche sur l’épaule de l’élève et reprend.) Des moutons… moutonss… (L’élève le regarde, ahuri.) Voyons, mon enfant, faites un effort. Je dis moutonsse. Étaient (il reprend avec finesse) étai-eunnt. C’est-à-dire qu’il n’y avait pas qu’un moutonne. Il y avait plusieurs moutonsse. »

L’élève le regarde, perdu. À ce moment, par une porte qui s’ouvre à droite au milieu du décor, entre Ernestine Muche. C’est une jeune fille de vingt-deux ans, petite-bourgeoise vêtue avec une élégance bon marché. Elle porte une serviette sous le bras.

Vous aimerez aussi :